vendredi 16 mai 2014

Le bruit de l'eau sur la route

J'habite  à la sortie du  viaduc, en haut de la côte.
Il pleut et ce que j'entends depuis ce soir , c'est le bruit des voitures sur l'asphalte détrempée.
Ça recouvre le bruit des gouttes de pluie.
J'ai laissé la fenêtre ouverte pour avoir de l'air, et un peu parce que j'aime les rideaux blancs qui se soulèvent.
Les enfants sont assez calmes, pour une fois ; un regarde Billy Elliot s'élancer sur la scène, l'autre fabrique des bracelets en élastiques, et la plus grande apprend l'espagnol sur l'ipad.
Le chat se cache entre la fenêtre et le rideaux, rêvant du dehors.
moi je ne rêve à rien,j'entends seulement le bruit de l'eau sur la route.

lundi 12 mai 2014

Milestones

La vie continue ici.
Bien sur ce n'est pas la bonne...bien sur, c'est la vie un peu ratée, avec beaucoup de déceptions dedans. C'est la vie avec le printemps qui recommence enfin, avec des jolis moments, qui sont comme des papillons, à peine effleurés, à peine envolés.
Je me demande si un jour, mis bout à bout tous ces petits moments vont reformer une vie qui a de l'allure.
Je cours.Je fais du vélo. Je me fais couper les cheveux - trop courts. Je bois des coups dans des bars, parfois avec des gens que je connais à peine. Je dis des conneries, je rigole. Je rentre chez moi.Je chiale un peu trop souvent.
Le temps n'a plus vraiment de prise, il file entre mes doigts, sous mes roues de vélo. Il ne signifie plus grand chose sauf quand il est marqué au fer rouge par ces dates qui me rappellent que tout a a été beaucoup trop long. Que j'hiberne depuis huit mois, que je courbe le dos depuis plus longtemps encore.
Je me suis remise à écrire, beaucoup.Peut -être des mots qui seront déposés ici à retardement.
Je me demande si c'est utile. Probablement pas, mais dans le fond, est ce que ça a besoin d'être utile pour exister?
J'essaie d'avancer quand même, je me sens un peu comme un blessé grave qui essaie de guérir ses plaies. Souvent j'ai l'impression qu'il m'en inflige d'autres dès que je crois aller mieux. Je comprends que c'est moi qui ne vais pas mieux du coup.
Je suis en retard dans tout ce que j'ai à faire. Je repousse les échéances.Je manque d'énergie, je manque de sommeil.
Je réfléchis. Trop? Trop.
Mes enfants grandissent, grandissent...ça va si vite. Ils ont tellement grandi pendant que je me recroquevillais, c'est presque pas possible.
La vie continue, recommence tout le temps, même sans moi, même sans lui, même sans nous.
C'est comme ça.