dimanche 31 août 2014

"Ça va déjà mieux"

Retrouver, encore, après avoir tant perdu. 
Le retrouver en vrai. Son sourire dont je profite ce soir après l’avoir entendu.
Ses bras qui me recollent
Et entre les deux, son oreille attentive; je n'ai plus l'habitude que l'on m'écoute, et je ne sais plus si je m'entends vraiment lui raconter tout, tout depuis le début. Même quand mes épaules se nouent alors que je lui parle et qu'il se rend compte avant moi.
Et rire; réussir à rire de tout ça, même si les larmes n’étaient jamais loin. 
Espérer, souhaiter très fort que cette soirée ne soit pas un mirage.
Se dire merci pour les personnes qui réapparaissent et qui sont restées les mêmes. Pour l'amitié qui est restée, malgré un long silence.
Il me dit "ça va déjà mieux" et j'ai presque envie d'y croire.

mardi 26 août 2014

Un an plus tard

Etre toujours là ,toujours un peu absente.
Non, il ne faut pas trop y penser.

Leçon du jour : faire le premier pas. 
Réécrire encore ces quelques lignes qui attendent depuis longtemps, puis cliquer sur [envoyer]

Lire très vite et plusieurs fois quelques lignes de lui. Retrouver un ami. 
Entendre le sourire dans sa voix... aller mieux.

dimanche 17 août 2014

Un journal de vacances

Samedi
Après la route ,les heures dans la voiture, les enfants excités, moi épuisée ,on est arrivé ici. On sent l'air  de l'océan et un lapin vient de traverser le jardin. 

Lundi
Ça s'appelle comment quand même ce qui devrait te faire du bien ne te fait rien? 
Est ce que je devrais être heureuse d'être ici ? Toujours aussi seule . Mais seule avec eux, dont le quotidien prend toute la place . Pas seule avec mes pensées, non. Pas seule pour m'occuper de moi . Seule avec des choses à faire , des enfants à satisfaire. 
[Autant dire mission impossible ....]
Est-ce que je suis heureuse de les voir s'amuser quelques minutes dans l'eau entre deux disputes ? Ou est-ce que je suis seulement soulagée qu'ils ne me sollicitent pas pour jouer les arbitres ? 

Finalement ils finissent toujours par se rabibocher, s'occuper un moment. J'imagine que je suis contente puisque le calme est revenu. Que j essaie de me contenter de ça faute de me contenter moi même. Déjà , il m'a fallu tout ce temps pour cohabiter avec moi même . 
Tout ce temps pour intégrer qu'on ne sera jamais plus tous les 5. Que je ne peux plus rien partager avec toi. 
J'ai compris même si ça me rend dingue. Je sais. Et souvent j 'ai peur. 
Parfois je t'envoie une photo d'eux pour te dire que tout va bien, qu'ils ont du bon temps - ou bien c'est pour m'en convaincre? Pour garder un lien? Parfois tu ne me réponds pas. Je n'attends plus rien. 
Ça me manque de ne plus pouvoir te parler , de tout et de rien . Ça me manque de ne pas avoir une conversation adulte pendant que mes enfants s'occupent . Ça me manque de ne jamais rien partager avec personne , même pas un verre le soir sous les étoiles quand ils sont tous endormis, même pas un café au petit matin.  

Mardi
Je me lève : c'est le 3ème jour. La cuisine est en désordre , pleine de la vie de nos petites vacances, pêle-mêle sur la table les chandelles , des lunettes de soleil, des morceaux de coquillages, un couteau, un porte clé. Le café coule , le lapin passe dans le jardin c'est son heure. 
C'est une tranquillité apparente , mais un peu éteinte qui me colle au corps . 
Je m'efforce de faire des plans pour la journée.

***
Le soir c'est un peu pareil mais à l'envers : l'ambiance tourne au vinaigre comme toujours . Ils se disputent , comme toujours . La seule différence c'est que nous, on ne se dispute plus à cause de leurs disputes. Pourtant j'ai l'impression de l'avoir remplie cette journée là. 
Je m'énerve comme avant , mais toute seule . J'écourte les projets du soir , range toute la cuisine en claquant les portes pendant qu'ils ronchonnent chacun leur tour . Ma colère rebondit , puis retombe , comme toujours . Vaine. 
Après que le calme soit revenu ,que tout le monde se soit vaguement réconcilié,  je me vois ici , sans aucune indulgence:  assise dans ce canapé démodé et un peu enfoncé, dans ce bungalow vieillot qui était sans doute trop cher pour moi, avec les serviettes de plage qui sèchent sur les chaises . Je vois mes yeux toujours un peu cernés , ma peau irritée , qui démange , qui dérange. Je vois cette fille incertaine que je n'aime pas . Ce personnage que je n'ai jamais voulu jouer . Paumée , désœuvrée. En vacances donc . 
Par le carreau de la porte d entrée , la "super lune" d'il y a 2 jours me fixe , presque narquoise. J'entends simultanément le chant des grillons et le bruit régulier de l'horloge . 
Le vent s'est levé , demain il doit y avoir des averses . 
***
J'écris a mon petit frère qui a 20 ans aujourd'hui. Je me sens  un peu vieille . 
Il y a 20 ans , j'étais amoureuse de P. mais je n'osais pas l'avouer . Ni à moi et encore moins à lui . Il y a 20 ans , je passais des heures avec ce garçon si secret , si singulier , incrédule  de la proximité qu'on pouvait avoir . Il y a 20 ans je ne connaissais rien , je ne savais pas que rien ne dure . 

Mercredi 
Le vent . La pluie . Les entrailles nouées. "Qu'est ce qu'on fait maman ? Y a rien à faire . "
On fait des tours en voiture . On brûle du gaz . 
Comme prévu je suis tombée malade : y a même plus de surprise , je sais bien que le corps lâche quand je lui laisse un peu de temps libre .
Je suis garée devant le panneau Seaview street . La pluie ruisselle sur la voiture . J'ai froid . 
Il paraît que demain il va faire beau. 
Je pense tout le temps à toi ; soit parce que tu n'es pas la , soit parce que je ne te comprends pas , soit parce que je t'en veux . Peu importe la raison, je pense à toi parce que tu devais toujours être là pour moi et que je n'arrive pas à me résoudre à ce que tu ne sois plus là. 

** déceptions
Je me suis laissé croire que j 'en avais besoin de cette semaine à la mer avec eux. Que ça nous ferait du bien de partir ensemble , d'essayer de reformer une équipe après cette année bousculée. Mais ça ne marche pas si bien.

Je suis revenue ici par ce que j'avais trouve ça beau . Honnêtement , je ne réussis même pas à convoquer les sensations d' il y a 2 ans ; les souvenirs semblent s'emmurer chaque fois un peu plus en moi. Je ne me dis même pas que c'était mieux d'y être avec toi . Sans doute étais-tu déjà un peu absent cet été là . Et c'était mon idée .
L'endroit est toujours beau , mais ne m'exalte  plus . Ce qui n'est pas partagé perd beaucoup de sa saveur . 
La beauté des lieux à vrai dire , les enfants n'en ont pas grand chose à faire . Ça ne change rien à leur quotidien de fratrie , parsemé de disputes sans fin et de bêtises plus ou moins partagées . Je ne sais même pas s'ils en garderont un bon souvenir.
Moi non plus probablement... Les premières vacances seule avec eux ... c'est un peu changer le mal de place.

Jeudi 
Retour du beau temps . 
Les gars ont trouvé un nouveau  jeu qui consiste à s'enfermer dans la voiture et s'y installer comme si c'était leur chambre . 
J'aimerais marcher longtemps sur les plages , passer de l 'une à l'autre, mais je reste ici sous l'arbre en face de la voiture avec un polar et un café refroidi. 
le 5ème jour c'est aussi le retour de l'allergie au soleil. Maudite peau. Ma peau me hait , et je lui rends bien.
**
Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux. 
Coucher du soleil incroyable sur la plage : j'aurais pu y rester encore, jusqu'au crépuscule, mais ma petite tribu ne l'entend pas de cette oreille. 
Le vent , les vagues, les pieds dans l'eau . Je pourrais me soigner juste avec ça . Mais le quotidien est tout autre .... Dans la vie du quotidien pas de place pour rêvasser les pieds dans l'eau. Je devrais le savoir pourtant. Je devrais aussi savoir que ça m'a tenue en seul morceau jusqu'ici .

Vendredi
Dernier jour avant le retour. L'accident stupide . La clinique en urgence , plus de peur que de mal . Les nerfs en compote . Ces moments que je déteste par dessus tout , où je ne peux me reposer sur personne. La crème glacée sur le parking , pour se remonter le moral, les préparatifs pour rentrer. Ranger, ramasser , prévoir . Penser aux longues heures de voiture qui nous attendent . 
C'est déjà la fin . Je me demande si ces vacances ont tenu leurs promesses? Mais lesquelles finalement? 
Entre le supermarché et la pharmacie , un arrêt à la plage , un autre coucher de soleil. Quelques minutes les pieds dans l'eau et le vent qui fait frissonner .  
Se dire que juste  pour ça , j'ai bien fait de venir ici. 

Samedi , jour de route . 
Les heures dans les embouteillages à rouler au ralenti . Les bagarres dans la voitures . Trop de bonbons avalés tout le long du trajet . 
Le ciel se couvre à mesure qu'on traverse les états . Dans le Vermont il pleut , arrivés au Canada des trombes d'eau nous accueillent à Montréal. 
La vue de la ville que j'adore , quand on arrive du pont Champlain : c'est comme une carte postale : le centre ville devant le Mont-Royal, le fleuve à ses pieds. Mais ce soir je regarde la route car personne d'autre ne conduit , et la carte postale est plongée dans la pénombre et le déluge. 
Je suis quand même contente de rentrer chez moi . 
Je suis quand même contente d'avoir vu la mer.
J'espère que eux aussi.

mercredi 2 juillet 2014

Ici et là

J'ai déménagé. Emménagé.
Emballé, trié, jeté, transporté.
Démonté, remonté. Soufflé, soupiré, pleuré aussi un peu.
J'ai bricolé, cherché , essayé. J'ai été découragée quelque fois.
Maintenant je suis là. Ce lieu qui doit devenir chez moi.
Là ou il y a de la lumière dorée et des rideaux blancs qui volent, là ou on voit la cime des arbres, je me dis que ça devrait être possible.



dimanche 8 juin 2014

Je n'arrive même plus à me rappeler le dernier anniversaire passé sans toi. 
Est-ce que t'y crois vraiment  quand tu me demandes pourquoi je n'ai pas envie de fêter? 
 
L'année des premières fois sans toi : ça n'arrête pas. 
J'ai 39 ans et c'est comme si je devais tout réapprendre . 
Un anniversaire passé sans toi.
J'ai 39 ans, et je m'en fous pas mal.


vendredi 16 mai 2014

Le bruit de l'eau sur la route

J'habite  à la sortie du  viaduc, en haut de la côte.
Il pleut et ce que j'entends depuis ce soir , c'est le bruit des voitures sur l'asphalte détrempée.
Ça recouvre le bruit des gouttes de pluie.
J'ai laissé la fenêtre ouverte pour avoir de l'air, et un peu parce que j'aime les rideaux blancs qui se soulèvent.
Les enfants sont assez calmes, pour une fois ; un regarde Billy Elliot s'élancer sur la scène, l'autre fabrique des bracelets en élastiques, et la plus grande apprend l'espagnol sur l'ipad.
Le chat se cache entre la fenêtre et le rideaux, rêvant du dehors.
moi je ne rêve à rien,j'entends seulement le bruit de l'eau sur la route.

lundi 12 mai 2014

Milestones

La vie continue ici.
Bien sur ce n'est pas la bonne...bien sur, c'est la vie un peu ratée, avec beaucoup de déceptions dedans. C'est la vie avec le printemps qui recommence enfin, avec des jolis moments, qui sont comme des papillons, à peine effleurés, à peine envolés.
Je me demande si un jour, mis bout à bout tous ces petits moments vont reformer une vie qui a de l'allure.
Je cours.Je fais du vélo. Je me fais couper les cheveux - trop courts. Je bois des coups dans des bars, parfois avec des gens que je connais à peine. Je dis des conneries, je rigole. Je rentre chez moi.Je chiale un peu trop souvent.
Le temps n'a plus vraiment de prise, il file entre mes doigts, sous mes roues de vélo. Il ne signifie plus grand chose sauf quand il est marqué au fer rouge par ces dates qui me rappellent que tout a a été beaucoup trop long. Que j'hiberne depuis huit mois, que je courbe le dos depuis plus longtemps encore.
Je me suis remise à écrire, beaucoup.Peut -être des mots qui seront déposés ici à retardement.
Je me demande si c'est utile. Probablement pas, mais dans le fond, est ce que ça a besoin d'être utile pour exister?
J'essaie d'avancer quand même, je me sens un peu comme un blessé grave qui essaie de guérir ses plaies. Souvent j'ai l'impression qu'il m'en inflige d'autres dès que je crois aller mieux. Je comprends que c'est moi qui ne vais pas mieux du coup.
Je suis en retard dans tout ce que j'ai à faire. Je repousse les échéances.Je manque d'énergie, je manque de sommeil.
Je réfléchis. Trop? Trop.
Mes enfants grandissent, grandissent...ça va si vite. Ils ont tellement grandi pendant que je me recroquevillais, c'est presque pas possible.
La vie continue, recommence tout le temps, même sans moi, même sans lui, même sans nous.
C'est comme ça.


mercredi 19 mars 2014

Et la fois ou tu as

6 février 
C'est l'anniversaire de nos garçons. 10 ans.
On a prévu une soirée au resto qu'ils ont choisi, tous ensemble. Depuis qu'on est séparés, ça reste important pour eux les choses qu'on fait "tous ensemble".
On se raccroche tous à ça finalement, certains comme une possible amélioration, d'autres comme une obligation sans doute, ou le souci de bien faire.
Les enfants sont avec lui ce soir; ils passent me prendre en voiture. On tourne longtemps pour se garer, on jase de choses et d'autres dans la voiture...tout semble presque comme avant.
Il fait froid, les trottoirs sont pleins de neige, et on arrive finalement en retard au restaurant.
On attend quelques minutes dans l'entrée que la table soit prête, les enfants devant nous, lui à mes côtés. Pendant une seconde j'ai l'impression que je pourrais me coller à lui et l'embrasser dans le cou, juste parce que j'en ai envie. Pendant une seconde je crois que je pourrais avoir ce geste qu'il me semble avoir toujours eu et que ce serait normal.
Mais non. Je le regarde juste, et non.
Je suis toujours sidérée après ces quelques mois de cette proximité autrefois si évidente , qui n'a plus le droit d'exister . Ça me rend triste. Ce n'est qu'un début...ou une suite? Je ne sais plus vraiment.
La soirée est agréable, les gars sont de bonne humeur...Je me dis presque qu'on va y arriver, à trouver une certaine sérénité dans cette vie là, un jour,
Je regarde mes jumeaux de l'autre côté de la table, et je me dis qu'ils sont beaux comme des anges, qu'ils ont pris toute la place, mais qu'ils sont de chouettes personnages, qu'ils ont tellement grandi ces derniers temps.
Pour leur anniversaire, on leur offre à chacun une montre de grand . Ils sont contents , déballent les paquets, lisent les cartes.
J'ai envie de lui dire , là tout de suite , que je suis heureuse d'avoir eu ces enfants avec lui...qu'on a fait tellement de beaux enfants que tout ça doit bien valoir la peine. Que je n'aurais jamais vécu ça avec quelqu'un d'autre, pour rien au monde.
Et là, il tend la main pour aider un des petits à attacher la montre à son poignet. et tout ce que je vois, c'est qu'il ne porte plus son alliance.
Peut être depuis longtemps d'ailleurs, mais je le remarque là, à cet instant précis.
Comme régulièrement depuis 5 mois, un autre morceau de moi se déchire.
Je ne dis rien, je détourne le regard. Je nous ressers un verre de vin, et je me remets à jouer la comédie.
Plus tard , nous rentrons tous ensemble en voiture...ils me déposent devant chez moi, et rentrent tous à la maison.
Enfin, ce chez moi que j'ai du mal à appeler ainsi, et cette maison que j'appelle encore la nôtre.
 J'ai du mal à m'endormir, le vin m'a fait tourner la tête.
Je me réveille moins de 2 heures plus tard pour une insomnie durable, avec incrustée dans la rétine, l'image de sa main nue autour du poignet d'un de nos fils.




lundi 3 février 2014

Repartir [un peu] en arrière

J'ai souvent écrit ces derniers temps, sur des bouts de feuille, des bouts de carnets, même dans mon iphone. Ça n'avait ni queue ni tête, parfois, où bien je me disais que je me complaisais dans une forme de chagrin sans fin. 
(la téléportation...non ça n'a pas fonctionné, hélas!)
Mais il faut bien écrire ça quelque part. Il faut bien que ça existe ailleurs que dans moi, pour qu'un jour ça arrête de me faire mal. 
Alors ce sera ici, en vrac et dans le désordre.
Pour compenser le silence infernal de ces journées où je n'ai rien autre à faire qu'à penser.

La fin de l'année.
Où tout le monde s'impatiente de voir la nouvelle commencer.
Effectivement, ça serait bien simple de faire disparaitre en une nuit cette année pourrie et repartir  à neuf, comme si tout était possible. Mais c'est pas comme ça, on le sait bien.
À la fin de cette année, rien de neuf ne s'annonce, le froid me gèle le cerveau, mais les larmes coulent toujours, intarissables.
Le matin, tout me fait mal au réveil de ces trop courtes nuits tourmentées. Je me dis que si j'arrive à me lever, le reste devrait suivre et je devrais pouvoir passer la journée comme les autres.
Et ça marche.
C'est comme une anesthésie: je peux faire [le minimum] et avoir l'air à peu près normal. je peux y arriver même si ça me fait un mal de chien, si je n'ai aucune perspective, aucune envie. je peux le faire quand même.

2 janvier - un objectif.
Il faisait très froid ce jour là, et on avait beau se terrer dans l'appartement, même le chauffage ne suivait plus.
j'avais l'impression d'avoir passé 2 jours à pleurer.[ou bien c'était vrai]
Je me suis bien rendue compte que depuis des mois, je consacrais mon énergie restante à essayer de me tenir debout, sans lui.
Je me suis inscrite ce jour là, au demi marathon en septembre. C'est loin comme le bout du monde. Ça me laisse du temps pour y arriver. Et si j'arrive à courir 21km, je pourrai enfin croire moi même, que oui, je suis bien debout sur mes 2 jambes. Quelque chose d'objectif.

"C'est juste un travail"
Non en fait c'est plus que ça. Par la force des choses, c'est (re)devenu beaucoup plus que ça. C'est l'endroit où je ne peux pas me plaindre. L'endroit où ceux dont je dois m'occuper vont mourir, l'urgence est toute autre pour ceux là. C'est là où je me sens un peu utile. C'est ma bouée de sauvetage, mon gagne pain. Je pense beaucoup à ce qui m'a amenée à faire ce métier, à la nécessité de reconnaissance.
Au paradoxe qui fait que les situations si difficiles que je cotoie et gère au quotidien, sont probablement ce qui me fait tenir le coup quand ma vie n'a plus aucun sens.

23 janvier- le corps dit stop.
Méchante, méchante grippe. Méchant malaise. Obligée de m'arrêter.
L'occasion de comprendre [au cas où ce n'était pas clair] que je ne dois compter que sur moi,
4 jours clouée littéralement au lit. Des enfants pas très compréhensifs. Repartie à la mine dès le lundi, avec une fatigue monumentale et une sale toux qui ne veut pas finir.
Je me suis un peu malmenée, mon corps vient de me le faire savoir. [merci , dude, ça m'arrange vachement de savoir que tu ne tiens plus la route toi non plus. Debout, merde! C'est pas le moment. Ce sera jamais plus le moment.]