dimanche 22 décembre 2013

La vie dans la boule à neige

Bonjour de ma terrasse : les rafales de vent sont invisibles sur la photo , mais bien réelles . 
Il faut que je sorte magasiner. 
Téleportez  moi loin de Noël , quelqu'un! 

lundi 9 décembre 2013

Même si ça fait loin

Depuis l'autre soir, j'écoute l'album de Vincent Delerm ;j'ai impression de regarder un film. C'est bien. C'est comme on dit ici "écouter un film".

Toute la semaine , je travaille comme une fourmi, je m'agite. Je marche , j'avance, je prends des bus et je finis à pied ou bien le contraire. L'hiver est là mais pas encore trop froid pour se confiner. J'ai l’impression de traverser la ville dans tous les sens, et que pendant que je marche, le temps ne compte pas.

Les courses, les allers retours à l'école , le frigo vide et le sac à linge qui déborde. Les soirées à parler finalement de choses que je ne leur racontais jamais. Leurs rires parfois. Ouf! Le soulagement quand je me dis que je peux encore les faire rire, même si trop souvent j'ai du avoir le mauvais rôle- (fais pas ci, fais pas ça, dépêche toi, fais tes devoirs, va te coucher). Les petits  écarts aux horaires ou la discipline  qu'on se permet pour inventer une autre vie Les projets lointains, presque utopiques qu'on fait à 4, pour essayer d'oublier qu'être 4 c'était pas le plan a priori. Souvent ça sonne faux , mais on essaie d'y croire quand même pour se donner du courage.
Le bruit constant quand ils sont là, et le silence assourdissant quand ils ne sont pas là. Une invitation que j'accepte pour me sortir de chez moi.Un film qu'on n'a finalement pas été voir. Encore les rues et les bus la nuit, le vent froid qui pique les joues.

Les livres, les mots des autres qui me frappent souvent de leur justesse, alors que moi je peine à trouver ceux qui pourraient peut être m'aider. Ou peut être pas.Je lis tard le soir. La nuit me réveille, même quand je suis épuisée. Je suis glacée, et je ne sais pas quoi faire pour me réchauffer. J'attends, j'espère me rendormir pour juste ne plus penser à rien.

Il y a aussi les matins devant l'hôpital : au moment de passer la porte, toujours l'agacement quand ceux -malades, inquiets, vieux , lents- s'arrêtent immanquablement devant l'entrée ouvrant leur manteaux, retirant leurs gants, cherchant leur chemin, bloquant le mien. L'envie toujours à cet instant précis de faire demi tour, de partir et ne jamais revenir.
Pourtant je le sais bien , que ce que je fais ici, me tient en un seul morceau, m'aide à me sentir utile. Pourtant aussi, souvent , je m'épuise à prendre soin des autres, et j'aimerais juste que quelqu'un prenne soin de moi. Ça ne doit pas se voir. J'ai raté ma voie, j'aurais du être comédienne.

Il y a, parfois des pas très bonnes nouvelles,il faut gérer des situations qui tombent mal, parce que je  me demande déjà comment je me gère moi même. Les obligations. Tout ce que je fais quand même alors que je ne m'en sens pas capable. Tous les mauvais choix que ça fera plus tard, sans doute...

Toutes les excuses que je lui trouve encore et les colères que je garde pour moi.
Toutes les choses de cette autre vie, encore si présentes, et qui s'évaporent lentement, sans que je puisse les retenir et que rien ne remplace